Country: Democratic Republic of the Congo
Closing date: 28 Nov 2016
2.1. Actuellement, et depuis 2014, HI met en œuvre un projet d’éducation Inclusive financé par le gouvernement Luxembourgeois. Ce projet se base sur les expériences précédentes. Une collaboration avec le MEPSINC est en cours, qui vise à élaborer un cadre légal (Document cadre de l’éducation inclusive en RDC) afin d’améliorer l’accès à l’éducation inclusive pour les ESH, particulièrement les filles. Cet appui au MEPSINC a pour objectif le pilotage d’un programme cadre et a l’ambition d’une éventuelle duplication du projet modèle visant l’ensemble des provinces éducationnelles de la RDC. Ainsi le projet Hi RDC Education Inclusive participe à l’atteinte, d’une part, de l’engagement national d’assurer une « Education de Qualité Pour Tous », et, de l’autre, de l’objectif 4 des Objectifs de Développement Durable qui est celui de « garantir une éducation de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous ».
Le projet HI RDC consolide son action dans 10 écoles, qui ont déjà été renforcées (2012), de Kinshasa (quatre communes). Ces écoles appartiennent à deux des trois « provinces éducationnelles ».
L’étude sur les déterminants de la scolarisation correspond à une ligne budgétaire distincte de l’accord-cadre 4 du MAE-Luxembourgeois. Les résultats de l’étude serviront d’indicateurs fiables pour la constitution de la nouvelle phase du projet HI RDC pour la période 2018-2021.
Pour contribuer à l’éducation pour tous, en encourageant une société inclusive, une expérience d'éducation inclusive a été menée par HI de 2007 à 2009, sur financement de l’UE avec l’appui de deux centres spécialisés de Kinshasa : le centre pour l’enfance « Bon départ » et le centre professionnel pour handicapés (Kikesa). Ce projet visait, entre autres résultats, la sensibilisation des parents sur l’importance de la scolarisation des Enfants en Situation de Handicap et un appui technique et financier en termes de réhabilitation des infrastructures et équipements.
En avril 2009, un nouveau projet a été lancé et se basait sur le renforcement des capacités des enseignants et des inspecteurs ainsi que sur des travaux d’aménagement des écoles en termes d’accessibilité.
Le projet a pris fin en décembre 2012 et a permis une collaboration effective entre le Ministère de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel (MEPSP) et HI afin d’avoir un impact institutionnel fort en vue de soutenir les autorités à tenir davantage compte du handicap, non seulement dans les normes de constructions des infrastructures scolaires, mais également, à plus grande échelle, à l’intégrer dans la stratégie de l’éducation nationale en RDC.
Ce projet a contribué à l’élaboration d’un document cadre initié par la Direction des Réformes et Innovations Scolaires du MEPSP. Ce document cadre est le début d’un processus d’intégration de l’éducation inclusive dans le système éducatif congolais.
En RDC, plus d’un enfant sur quatre, soit 7.4 millions d’enfants de 5 à 17 ans, sont actuellement en dehors du système scolaire (dont 3.5 millions en âge d’être scolarisés dans le primaire). Cette situation semble être accentuée chez les filles puisque celles-ci représentent 53% des enfants non scolarisés, soit 3,9 millions. De plus, il semble qu’il y ait un écart significatif en matière d’accès et de maintien à l’école entre les filles non handicapés et celles vivant en situation de handicap. Ces dernières semblent rencontrer de sérieux obstacles sur le chemin de leur scolarisation.
Les données disponibles des rapports récents présentent cette situation au niveau de l’enseignement primaire : rois enfants sur dix ne terminent pas le cycle primaire ; 30% des enfants quittent l’école entre la 1e et 2e année, 20% entre le primaire et le secondaire ; Six filles sur dix achèvent l’école primaire contre huit garçons sur dix ; sept enfants sur dix ne sont pas inscrits ou ont abandonné l’école parce que leurs parents n’ont pas les moyens de payer les frais scolaires ; 44% des nouveaux inscrits en 1e année de primaire ont plus de 6 ans, leur entrée tardive à l’école augmente le risque d’abandon en cours de cycle ; les filles de milieu rural et de parents sans éducation courent le risque le plus élevé de ne jamais aller à l’école (33%). La distance est un facteur marginal : 84% des enfants ont une école proche de chez eux et 70% des enfants de 6 à 11 ans non scolarisés vivent près d’une école.
La problématique d’accès des filles comme groupes vulnérable se pose alors. Il n’existe pas de statistiques récentes relatives aux filles en général, ni aux filles handicapées, et encore moins d’études spécifiques approfondies portant sur les obstacles à leur scolarisation. Un rapport de l’Unicef de 2011 mentionne bien un taux de non scolarisation, à Kinshasa, de l’ordre de 15% des enfants et jeunes de 5 à 17 ans. Deux études sont à ce jour connues, celle de l’UNICEF (« enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes ») déjà ancienne (2002) , et celle réalisée par Handicap International en RDC en 2014 (« Genre et Handicap : statut des femmes en situation de handicap dans le domaine de la santé et de l’éducation à Kinshasa » ), qui reste malheureusement assez peu étayée en termes quantitatif et qualitatif.
Par ailleurs, les familles et les communautés méconnaissent également les droits des personnes handicapées, en tant qu'êtres humains parfois et en tant que citoyens, souvent.
Les personnes handicapées sont donc généralement exclues ou marginalisées au sein de la société congolaise. Parmi elles, les enfants handicapés sont particulièrement vulnérables, notamment en termes d’accès à une éducation de qualité, qui leur est souvent refusée.
Cette difficulté à accéder aux services éducatifs et à s’y maintenir, concerne la majorité des enfants handicapés, mais la situation est plus particulièrement préoccupante pour les filles en situation de handicap, victimes d’une double discrimination, en tant que personnes handicapées, et en tant que filles. De fait, moins de 40% des femmes en situation de handicap sont alphabétisées, ce qui les rend particulièrement vulnérables à l’exclusion et à l’exploitation.
En effet, en RDC, et malgré le fait que le pays soit partie prenante d’un certain nombre d'instruments clés internationaux et régionaux de défense des droits des femmes et des filles, telles que la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (C.CEDEF), les filles et les jeunes femmes voient toujours se dresser devant elles de nombreux obstacles à la pleine jouissance de leurs droits. Beaucoup de filles et de femmes sont analphabètes et sont confrontées au danger et à la discrimination sur une base quotidienne. L'inégalité hommes-femmes est visible dans de nombreux aspects : dans l’accès aux services, dont ceux de l’éducation, dans les bas revenus que les femmes perçoivent, dans les niveaux extrêmement faibles de leur représentation politique, et dans la poursuite de la pratique de la polygamie .
Le présent appel d’offre a pour objet le recrutement d’un consultant pour l’étude sur les déterminants de la scolarisation des filles âgées de 6 à 18 ans à Kinshasa
3-Présentation de l’enquête
3-1- Pourquoi cette étude/recherche ?
L’étude permettra de doter les acteurs du secteur de l'éducation en RDC de données statistiques descriptives permettant d’identifier les principaux déterminants significatifs de la scolarisation chez les filles et les jeunes filles en milieu urbain (Kinshasa). A partir de là, il sera envisageable de soutenir des actions de plaidoyer en faveur de politiques éducatives facilitant l’accès et la poursuite d’un cursus scolaire chez les jeunes filles, incluant la situation du handicap.
Ajoutons que les entités gouvernementales seront les bénéficiaires directs des résultats de ce rapport. Il s’agit là d’une contribution pertinente parmi d’autres quant à l’élaboration d’une politique active et durable de l’éducation pour tous dans le respect de l’objectif 4 des Objectifs de Développement Durable.
Cette étude vise à fournir des pistes de réflexions sur les conditions, non seulement de l’accès pour tous à l’école, mais également de tous les facteurs de risques qui mènent à la déscolarisation des enfants.
3-2- Objectif général de l’enquête
Identifier et expliquer les principaux facteurs ou déterminants de la scolarisation chez les jeunes filles (niveaux primaires et secondaires) à Kinshasa en RDC.
3-3- Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de l’étude peuvent se résumer comme suite ; a) Fournir des statistiques représentatives de la situation des jeunes filles sur l’accès et le maintien à l’école dans la zone de l’étude ; b) Identifier et analyser les difficultés rencontrées par les jeunes filles quant à l’accès à l’école, avec un accent mis sur les jeunes filles handicapées quel que soit le type ou le niveau d’incapacité ; c) Identifier et analyser les difficultés rencontrées par les jeunes filles quant au maintien à l’école, avec un accent mis sur les jeunes filles handicapées quel que soit le type ou le niveau d’incapacité ; d) Proposer des pistes susceptibles d’améliorer l’accès et le maintien à l’école de la population cible.
3-4- Résultats attendus
Les résultats sont au nombre de trois : R1 : Revue de littérature et argumentaire des hypothèses retenues ; R2 : Méthodologie (échantillon, collecte des données, questionnaire) ; R3 : Analyse argumentée des principaux résultats de l’enquête.
3-5- Localisation
Ville Province de Kinshasa.
3-6- Population cible
Les filles et jeunes filles âgées de 6 à 18 ans handicapées ou non, scolarisées ou non.
Plusieurs autres groupes cibles pourront être sollicités selon la pertinence de leur inclusion en fonction des résultats attendus de l’étude. La liste suivante n’est pas exhaustive et pourra être modulée en fonction de la méthodologie adoptée :
- les parents et familles de la population-cible
- les enseignants et directeurs d’écoles (hommes et femmes)
- la communauté de vie
- les acteurs de la société civile, et plus particulièrement les acteurs de l’éducation
- les autorités du Ministère de l’éducation au niveau provincial et national, Ministère du Genre
3-7- Méthodologie et conditions pratiques
Cette recherche doit s’appuyer sur une approche quantitative causale (multi causale) des facteurs expliquant l’accès et la poursuite de la scolarisation de la jeune fille. Les méthodologies mises en place sont laissées à la discrétion du consultant mais devront être clairement présentées et détaillées dans la proposition technique.
- Profil recherché
4-1- Profil recherché
Formation en sociologie et/ ou anthropologie, sciences de l’éducation
4-2- Expertise recherchée
L’appel d’offre est ouvert à toute personne physique disposant d’une expertise dans la réalisation d’enquêtes. L’appel est ouvert à des organisations non gouvernementales spécialisées dans les études de terrain, centres de recherche ou universités.
Expertise dans les domaines suivants:
- Expérience dans le champ de l’éducation souhaitée ;
- Très bonnes connaissances en méthode d’enquête participative, quantitative et qualitative ;
- Parfaite maîtrise du français ;
- Bonne connaissance du contexte socioculturel de la RDC ;
- Expérience préalable dans ce type d’étude ;
- Forte capacité d’analyse et de synthèse ;
- Forte capacité rédactionnelle ;
- Bonne capacité d’adaptation et autonomie ;
- Références de recherche et références d’employeurs/universités.
La sélection du consultant se fera sur base des critères suivants : (i) méthodologie proposée (35%) ; (ii) Connaissance et maitrise de la thématique Education (25%); (iii) Expérience antérieure dans une étude similaire (20%); (iv) cohérence du calendrier et du budget proposé (20%).
How to apply:
Le dossier de candidature devra comprendre :
Les réponses pour la présente mission devront comporter :
• Sur le consultant :
□ Les photocopies des diplômes
□ Un curriculum vitae (formation, expériences dans les domaines mentionnés ci-dessus, listes des publications principales) comportant au moins trois (3) références antérieures
□ Une lettre de motivation
□ Attestation de fin de service en tant que Consultant
Sur les cabinets, organisation, Université de recherche :
□ Historique du cabinet ;
□ Synthèse des enquêtes antérieures réalisées ;
□ Autorisations de fonctionnement en RDC en qualité d’un cabinet de recherche ;
□ Attestation de fin de service
• Sur la proposition technique :
□ Une proposition méthodologique pour conduire cette étude/recherche, incluant avec a minima :
Compréhension des enjeux de l’étude et des termes de référence, partie introductive avec mise en contexte de l’étude, état de l’art sur la problématique ; présentation des objectifs de l’étude (général & spécifiques), avec population ciblée, localisation ; présentation du cadre méthodologique : design de l’étude, modalités de sélection des participants, méthodes de collecte des données & outils associées, méthodes de traitement, méthodes d’analyse, mécanismes de suivi qualité ; responsabilités de l’expert ; considérations éthiques
□ Un calendrier, détaillant clairement les étapes liées à la mise en place, la réalisation, le suivi et la valorisation de l’étude/recherche et le temps nécessaire pour couvrir leur réalisation
□ Une proposition financière incluant, a minima, le détail des honoraires de consultance et des coûts opérationnels de l’étude/recherche (déplacements, hébergement, per diem des enquêteurs, salaire des interprètes, opérateurs de saisie, matériel,…).
Ces documents sont à envoyer avec référence «offre n°025/2016 recrutement consultant Enquête Endline » au plus tard le 28 novembre 2016, par e-mail à l’adresse suivante : recrut@handicap-international-rdc.org
Ou sous pli fermé à l’adresse suivante :
Fédération Handicap International en RD Congo
Avenue Milambo n°12
Quartier Basoko, C/Ngaliema
Kinshasa/RDC